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Richard Francis
Editeur : Bibliothèque nationale de France (2003)
Qualité :
Neuf
Note :
Résumé :
De 1739 à 2002, la BNF s'est enrichie d'une collection de plus de deux mille volumes manuscrits en persan, dont beaucoup sont enluminés, anciens ou contiennent des copies uniques de textes rares.
La longue histoire de la constitution du fonds persan de la BNF met en scène savants, voyageurs, interprètes et collectionneurs les plus divers, militaires ou médecins, qui déposent ou vendent les collections accumulées durant leurs voyages et missions diplomatiques en Inde et en Perse. Dans ce tableau des études françaises sur la civilisation persane classique, émergent les noms prestigieux de L. M.
Langlès, S. de Sacy, A. L. de Chézy, Otter, Simon de Vierville, ou encore Anquetil-Ouperron. La transmission des textes persans pose le problème de la filiation des manuscrits, discipline érudite de l'histoire des textes où les arguments philologiques et stylistiques corroborent ou infirment les données de l'analyse codicologique. Francis Richard se livre à une véritable traque des variantes, marques de relecture ou corrections et fait revivre des grands ateliers comme ceux de la ville de Chîrâz entre le XIIIe et le XVIIe siècle ; il apporte des éclairages sur le rôle du mécénat princier.
A la frontière entre transmission orale et transmission écrite, l'étude du mode de survie des textes poétiques peut être illustrée, juste avant que la Perse n'adopte le chiisme comme religion officielle au début du XVIe siècle, par la vogue extraordinaire de l'oeuvre de Djâmî, figure emblématique du Hérât timouride et poète adulé des Ottomans. Quelques exemples montrent de quelle manière s'est manifesté le succès de son oeuvre, recopiée et illustrée à l'envi.
Enfin, Francis Richard attire l'attention sur un type de décor à la fois omniprésent dans les manuscrits persans et éclipsé par la miniature qui a beaucoup plus attiré l'attention des amateurs et des spécialistes d'histoire de l'art, les frontispices initiaux ou sarlowh que l'on trouve en tête de nombre de manuscrits. Or il s'agit d'un des décors les plus classiques dans les manuscrits persans. Une certaine évolution des styles s'accompagne d'une extrême fidélité à des modèles et à un répertoire d'éléments auxquels on puise.
Leur étude systématique pose de redoutables problèmes du fait de leur abondance et de leur caractère non figuratif. Rassembler systématiquement un corpus d'images est la condition préalable à une histoire véritable de ces chefs-d'oeuvre qui, avec la calligraphie, sont presque emblématiques de l'art du livre persan.
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